Vertige
- Marie-Thérèse Peyrin
- 4 oct.
- 2 min de lecture
1 2 3 enfants plus tard... on prend plaisir à fêter les anniversaires. On s'applique de plus en plus d'ailleurs, tout en raillant ces rituels de rappel de l'âge qui font fondre les bougies trop vite, et provoquent de tonitruants choeurs de "Bon Anniversaire" en provenance d'inconnu.e.s pris au dépourvu, ou parfaitement complices, dans les restaurants où l'on réunit la famille ( des extraits souvent ) et les Ami.e.s de coeur selon les circonstances. Les budgets sont riquiqui, on ne fait pas dans l'extravagance, on évite de comparer les offrandes par rapport à celles des consuméristes patentés et leurs surenchères publicitaires... On ne dédaigne pas le recyclage et le bricolage...On s'enlace ou se "checke" joyeusement, on s'embrasse un peu (covid séquelles), on s'offre des fleurs, des livres et des vêtements, un billet de concert ou plus simplement une présence, et la certitude d'un amour renouvelé. Les fêtes entre anonymes ont une autre saveur, mais elles sont moins nourrissantes. Ce soir donc, on se retrouve à 7 à la Fabrik, c'est l'une de nos "cantines" depuis quelques années. Plus de 40 ans dans ce quartier qu'on a vu se transformer. Malgré les craintes de Patrick Modiano, on ne peut pas s'y perdre... Et les racines ne sont pas trop encombrantes, on est d'Ailleurs aussi. Cela vient de l'Histoire... Un poème que j'avais écrit pour l'aîné, celui de ce soir et à qui on a rabâché la non-légende de sa venue au monde au forceps, voulait-il sortir ?
Il y a
cette peau distendue
avec la prestance et la témérité
d'une belle voile
Il y a
cet enfant serti en moi
et qui batifole captif comme le
vent prêt à quitter sa geôle
Il y a
ma tendresse qui patiente
dans le bruit des hommes
Il y a
le père et sa gestuelle étrange
qui guette la tempête
qui convoite le port
bientôt restitué
Il y a
cette liesse prête à briser
l'angoisse
Tout trois au bord du Monde
exilés volontaires




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