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Entrer dans l'écriture comme dans du beurre ou du leurre...

  • Photo du rédacteur: Marie-Thérèse Peyrin
    Marie-Thérèse Peyrin
  • 8 févr.
  • 2 min de lecture

C'est étrange de tout vouloir recommencer , alors qu'on écrit depuis presque 70 ans... Le premier crayon dans ta main, tu t'en souviens ?

Tu te vieillis exprès pour bien montrer la folie douce de cette entreprise. C'est un jeu de rôle que tu t'inventes : alors maintenant tu écrirais vraiment tous les jours , sans consigne extérieure, et tu te relirais de temps en temps. Tu essaierais de t'éloigner de toi comme le conseillait Samuel Beckett à ton Ami disparu, Charles Juliet . Tu ne volerais pas la vie des autres en t'appropriant leurs histoires comme le font tous les gens qui écrivent pour de l'argent. Tu ferais lire tout ce que tu peux montrer aux autres sans rien attendre en retour, sauf des impressions sincères, non intrusives et avec un peu de chance, bienveillantes.

C'est une écriture "hors-commerce" , de cela , tu es sûre à présent. Tu n'as aucune ambition littéraire, tu n'en as jamais vraiment rêvé sérieusement. "Ecrire c'est se taire" disait Marguerite Duras. Tu as le culte du secret débusqué pour mieux l'enfouir dans l'oubli. Tu as le souci d' en empêcher tant soit peu les déflagrations. Dire le vrai en conscience et non dire la vérité qui est toujours relative. La franchise et le tact restent à manier comme des instruments de chirurgie. Ne pas craindre l'erreur, la dépasser et c'est toujours délicat. Se débarrasser des peaux mortes et des croûtes verbales pour mieux faire circuler la vie. Faire place nette à la fin du voyage, oui, mais comment ?



Il y a longtemps que je considère les clouds ( nuages) internet immatériels comme des Purgatoires laïques, même s'ils ont des sortes de hangars informatiques bien réels qui ronflent jour et nuit pour des G.A.F.A Pantagruéliques... et nous les font payer de plus en plus. On nous les avait annoncées ces "autoroutes de l'information". Mais qu'est-ce qu'une information à l'échelle privée et personnelle de surcroît. La métaphore peut filer loin mais je ne souhaite pas m'exciter davantage sur un sujet qui est brûlant dans un monde volcanique.


L'écriture est pour moi un plaisir que je partage avec un nombre de plus en plus grand de

personnes que je ne côtoie pas dans la vraie vie. Je fais aujourd'hui la différence et cela a une influence sur mes choix et mes affinités. La lecture me permet d'écouter l'autre, l'écriture me permet de lui répondre sans garantie d'écho immédiat.

 
 
 

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